Institut Régional d’Administration de Metz —  n° 3 — octobre 2009
 

Evaluation de la formation initiale : les résultats de l'enquête effectuée auprès des anciens élèves et de leurs employeurs

Chaque année, les cinq I.R.A. et plusieurs autres écoles du service public font appel à un organisme de sondage afin d’évaluer a posteriori la formation professionnelle initiale qui y est dispensée. L’enquête téléphonique anonyme concerne, d’une part, les attachés sortis de chaque institut depuis neuf à douze mois et, d’autre part, leurs employeurs.

La campagne de sondage menée durant l’été 2009 a la particularité de porter sur la première promotion d’attachés ayant connu le cursus mis en place par la réforme d’août 2007 : c’est pourquoi ses résultats revêtent un intérêt supplémentaire.
 

Quelques constantes

Aucune évolution sensible n'est perceptible dans la nature des activités dominantes exercées par les attachés nouvellement nommés. En tête, on retrouve toujours les fonctions budgétaires et financières, ainsi que le management d’équipe (de 55 à 70% des postes), suivis par la conduite de projets, les tâches juridiques et la gestion des ressources humaines (de 35 à 65%), puis par la gestion matérielle (de 30 à 50%) et la comptabilité (de 15 à 40%).

Comme précédemment, les principales capacités ou compétences liées à l’exercice de ces fonctions relèvent davantage du savoir-faire général et du savoir-être que des connaissances techniques propres au service considéré.

S'agissant de l’adéquation entre les qualités attendues chez l’attaché et celles constatées, on continue à enregistrer une amélioration puisque les employeurs sont 82,7% à penser que l’adaptation au poste s’est faite facilement (comparé à 79,4% précédemment).
 

Des évolutions

L’introduction du cycle d’approfondissement depuis la réforme de 2007  permet de mesurer de manière plus fine les nuances d’un univers professionnel à l’autre, voire au sein de l’administration scolaire et universitaire, les établissements publics locaux d’enseignement faisant l’objet d’un suivi particulier.

C’est ainsi que, dans l’ensemble, les résultats obtenus en E.P.L.E. sont à la fois nettement meilleurs que les années précédentes et meilleurs que ceux des autres univers professionnels, l’administration centrale leur disputant quelquefois la première place.

Une autre précision introduite cette année concerne l’indice de satisfaction des attachés vis-à-vis de leur affectation, qui se situe autour de 88% dans les différents I.R.A. (autour de 85% précédemment). En effet, pour les quelque 12% restants, la localisation géographique constitue le critère d’insatisfaction le plus fréquemment cité cette année dans le ressort de notre institut. Il est à noter qu’aucun ancien Messin n’invoque le fait qu’il n’ait pas rejoint l’univers professionnel qu’il souhaitait.

L’enquête révèle également que, pour les employeurs, les éventuelles difficultés des attachés ne sont pas imputables à une insuffisance de formation : aucun d’eux ne l’évoque comme cause principale (contre plus de 20% avant l’application la réforme de 2007) et très peu comme cause secondaire.

Pour les anciens élèves, à peine un sur deux (contre deux sur trois précédemment) estime avoir éprouvé des difficultés lors de la prise de poste.

On peut aussi vraisemblablement mettre au crédit de l’introduction d’un cycle d’approfondissement le fait que près de 95% des anciens élèves aient le sentiment, au moment de l’enquête, de pouvoir assumer les différentes dimensions de leur métier, sans disparités flagrantes entre univers professionnels : cette proportion est supérieure aux meilleurs résultats des années précédentes.

L’impact de la réforme est vraisemblable, mais moins évident qu’on pourrait s’y attendre concernant la perception qu’ont les nouveaux attachés du métier exercé. Si la proportion, initialement faible, de ceux qui éprouvent un décalage total entre l’image qu’ils s’en faisaient et la réalité a fortement diminué, les grandes masses, elles, ne varient pas sensiblement. Pour un tiers, les anciens élèves considèrent encore que la formation à l’institut ne leur a pas permis de se faire une idée assez précise de ce qui les attendait.
 

Le ressenti global de la formation après la réforme

Tous les modules d’enseignements évoqués lors de l’enquête sont considérés par la majorité des anciens élèves comme utiles. Néanmoins, les enjeux et impacts de la construction européenne sur l’action publique constituent un thème sur lequel l’I.R.A. de Metz dispose encore d’une marge de progrès consistant à mettre d'avantage l’accent sur les effets concrets de l’application du droit européen dans le travail quotidien d'un attaché.

Plus généralement, parmi les signes les plus évidents des améliorations introduites par la réforme, on relève une progression du taux de satisfaction globale, tant des anciens élèves que de leurs employeurs. Les indicateurs relatifs à la formation reçue et à l'image de l'IRA de Metz dépassent 90%. Un niveau de satisfaction qui n'avait encore jamais été atteint.